Joseph PONS, ancien Maître Bottier de l’armée, créa cet atelier en 1907, époque où toute la population était chaussée sur mesure dans du tout cuir et entièrement fait main. Chaque ouvrier occupait environ un mètre carré, et fabriquait une paire par journée de 12 heures.
Il en était encore ainsi, lorsque en 1916, PONS arrêta définitivement, et vendit son fonds à Abel RAUCOULES, qui amputé du bas d’une jambe à l’âge de 11 ans, suite à un accident de charrette, avait dû apprendre un métier s’exerçant assis.
Une première révolution technologique dans la chaussure eut lieu dans les années 20 avec l’apparition du crêpe et du caoutchouc. Ces matériaux ne pouvant plus être cousus avec le ligneul classique, ni être travaillés avec les râpes à main.
L’industrie mécanique avait bien prévu des machines de cordonnerie, mais le seul local professionnel était le magasin, séparé longitudinalement en deux parties. Sur ces entrefaites, en 1928 il fut possible de récupérer une petite cour derrière la maison, en la couvrant en verre, elle fournit un parfait atelier pouvant loger les dites machines.
Parallèlement, la chaussure de confection prenait le pas sur le fait main, mais comme c’était de la belle confection, c’est la réparation qui devint la base de l’activité.
En 1950, Alfred Raucoules prît les rênes de l’affaire familiale et dirigea son art vers l’orthopédie et plus particulièrement la fabrication de chaussures orthopédiques sur mesure. Une spécialité qui fait la notoriété de la maison dans l’Aude, l’Ariège, le Tarn et au delà…
Ingénieux et visionnaire, l’artisan qu’il était a chamboulé l’exercice de ce métier en initiant l’utilisation de moules en plastiques, matière plus maniable que le bois alors utilisé. Pour cela, l’audois est même monté à Paris voir des laborantins de Rhône-Poulenc pour dénicher les produits adéquats. Autre défi également relevé: la mise en place de stages de formation pour ce métier assez technique dans la France entière, en 1974 la maison Raucoules fût parmi les premières entreprises artisanales à le faire.
Alfred Raucoules forma des générations de bottiers, à commencer par Marcel Jover, apprenti qui reprit le flambeau en 1986.
En début 2007, Christelle et Faysal DEFOUAD ont mis leur talent et leurs compétences au profit de l’entreprise qu’ils reprenaient. Ils ont mis en œuvre une évolution stratégique intégrant l’histoire de RAUCOULES, ses valeurs et son savoir-faire. De nouveaux locaux et un environnement de travail plus spacieux et plus fonctionnel, des équipements techniques pointus et modernes pour une relation client plus personnalisée, fondée sur un rapport de confiance.